Le 25 novembre dernier, les acteurs du projet Elfe (Expérimentons Localement la Flexibilité Energétique) se sont retrouvés dans les locaux de la base nautique de la Corderie à Saint-Nicolas-de-Redon pour prendre de la hauteur sur les enjeux et la stratégie énergétique locale : près d’une quarantaine de participants, partenaires économiques, publics, techniques et financiers, ainsi que des particuliers. Trois tables rondes successives ont permis d’échanger sur la stratégie de développement des énergies renouvelables sur le territoire, sur les pratiques pour aller plus loin dans la sobriété et enfin sur le vécu des participants à l’expérimentation à ce stade du projet.

Rappelons que la flexibilité énergétique, après la production d’énergie renouvelable et la réduction des consommations, est la suite logique de la transition énergétique du territoire, en évitant les pics de consommation ou l’importation d’électricité. Il s’agit d’adapter notre consommation électrique à la production locale, et non l’inverse.

Elfe et la stratégie de développement des EnR sur le territoire : FAIRE ENSEMBLE, collectivités, associations, syndicats d’énergie, entreprises, universités…

Le projet Elfe s’inscrit dans une dynamique territoriale amorcée depuis plusieurs années.

Pour les élus, il est essentiel de s’appuyer sur les partenaires locaux et les compétences locales, dont EPV. Il s’agit de faire ensemble pour augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, optimiser leur utilisation, réduire les risques de congestion sur le réseau électrique et les pertes sur le réseau de transport pour arriver à l’autonomie énergétique du territoire d’ici 2050.
L’événement Elfe du 25 novembre 2022 a permis de mettre en lumière que les entreprises ont bien identifié les priorités autour de l’énergie : la sobriété semble être devenue aussi importante que la compensation de son empreinte carbone ou la sécurisation de son approvisionnement énergétique. Leur stratégie environnementale doit tenir compte des particularités du territoire.
Les syndicats d’énergie ont souligné le rôle important qu’ils portent, notamment pour la formation des élus, des communes, tout en précisant les limites de leur champ d’intervention, avec la nécessité de s’appuyer sur des compétences locales pour la réalisation.
Le projet Elfe, initié par des citoyens, permet de rappeler que, sur notre territoire, ceux-ci sont acteurs à tous niveaux de la stratégie énergétique.

Les stratégies doivent être aujourd’hui ajustées à l’aide de dispositifs permettant de simuler les impacts réels. L’un des outils du projet Elfe, développé par un partenaire universitaire, va permettre de confronter ces stratégies à des données réelles.

Tout ceci doit se faire dans une démarche de solidarité avec les territoires voisins dont le potentiel et les besoins énergétiques peuvent être différents, et dans une démarche de partage des réflexions et actions menées en matière énergétique, entre intercommunalités, par exemple.

Et pour aller plus loin en matière de sobriété énergétique ? Les entreprises partenaires du projet Elfe, comme les particuliers, ont avant tout mis en place des démarches de sobriété au sein de leurs établissements, communes ou foyers. Les actions menées dans le cadre professionnel influent sur l’environnement personnel. Cependant, même si l’actualité est fortement axée sur la sobriété, il n’est pas facile de capter de nouveaux publics. D’où l’importance de mettre en place des actions de sensibilisation et de pédagogie, comme l’animation de stands au sein des établissements par exemple. Enfin, la pratique révèle que sobriété énergétique ne rime pas pour autant avec perte de confort.

Point d’étape ELFE : priorité à l’installation des équipements chez les participants

Avec 12 entreprises et 9 acteurs publics, l’objectif d’inclure 40 bâtiments dans l’expérimentation est atteint, avec 90 appareils identifiés. Il s’agit essentiellement d’équiper les chariots de manutention électriques, de piloter les ballons d’eau chaude ou de faire du délestage de façon ponctuelle sur le chauffage. À noter que la flexibilité énergétique est un processus plus long à mettre en place au sein d’une chaîne de production, car les contraintes techniques, logistiques et humaines sont difficiles à changer rapidement.

Concernant les foyers résidentiels, 112 sont inscrits, soit 70 % de l’objectif fixé. Cette phase de recrutement, qui a été la priorité de l’été, n’est pas close, mais l’équipe Elfe se concentre désormais sur l’installation du matériel dans les foyers. Les participants sont en effet impatients d’avoir leurs équipements prêts.
Le lancement proprement dit de l’expérimentation, avec le recueil des données et le pilotage des appareils à distance, se fera à partir de mars 2023 au lieu de janvier. Ce temps supplémentaire sera dédié au développement technique de l’interface centrale numérique.

Au-delà de la stratégie et de l’aspect technique, la dimension humaine et sociale est primordiale dans le projet ELFE : l’expérimentation ne peut fonctionner que grâce aux différents acteurs du territoire, en créant des liens réguliers, des temps d’échanges et en tenant compte du ressenti des participants.

Mais l’être humain est-il capable de s’adapter à cette nouvelle façon de consommer l’électricité ? C’est ce que l’expérimentation Elfe va permettre de vérifier une fois les phases de recrutement de volontaires et d’installation du matériel terminées.

Les mots ou phrases-clés exprimés par les participants à l’issue de la journée et déposés sur “l’arbre ELFE” :